Madeleine Delbrêl
Née en 1904 à Mussidan, en Dordogne, fille unique de Jules, libre-penseur et très cultivé, et de Lucile née Junière, mère croyante, Madeleine suit ses parents, de gare en gare. Son père, entré aux chemins de fer Paris-Orléans, arrive à Paris en 1916. Les Delbrêl s’installent au 3, place Denfert-Rochereau (actuellement « Bar café Oz »), son père étant devenu chef de gare à Paris-Denfert.
En 1922, à l’âge de 17 ans, Madeleine écrit un poème en forme de profession de foi athée : « Dieu est mort, vive la mort ! ».
En 1924, la famille s’installe 78 place Denfert Rochereau.
Madeleine est une jeune fille douée, artiste, éduquée de façon très libérale : piano, dessin, cours à la Sorbonne, cercles littéraires… .
Dans un cercle littéraire, elle rencontre Jean Maydieu et une relation s’établit entre eux ; celui-ci ne cache pas sa foi. Elle s’étonna que cet homme si intelligent soit chrétien. Mais très vite, celui-ci rentra chez les dominicains.
Cette influence et celle d’autres amis pousse Madeleine à écrire plus tard « Si je voulais être sincère, Dieu n’étant plus rigoureusement impossible ne devait pas être traité comme sûrement inexistant. Je choisis ce qui me paraissait le mieux traduire mon changement de perspective : je décidai de prier ».
Plus tard, elle dira que le 29 mas 1924 « j’ai été éblouie par Dieu ».
Cette conversion bouleverse sa vie. Elle se lance dans des études d’infirmière, puis d’assistante sociale.
L’année suivante, l’abbé Lorenzo, nouvellement arrivé comme vicaire sur la paroisse, devient son accompagnateur spirituel : il l’ouvre à la radicalité de l’Évangile, à l’intimité avec le Christ. Madeleine, après s’être posé la question d’entrer au Carmel, « reste à travailler pour Dieu dans le monde ».
Elle s’investit alors dans le scoutisme, avec l’aide de l’abbé Lorenzo. C’est avec lui et d’autres cheftaines qu’elle s’engage dans une formation spirituelle où se dessineront les axes de sa vie.
En 1930, naît la patrouille Saint-Dominique, constituée de jeunes filles qui « veulent acquérir une vie chrétienne plus intense ». Parmi elles, plusieurs éprouvent bientôt le désir « de vivre une vie évangélique plus absolue, en commun ». Le 15 octobre, elles partent à 3 à Ivry pour vivre une vie communautaire laïque en quartier ouvrier avec forte présence communiste. Elles cherchent une nouvelle manière de vivre l’Évangile, au milieu des personnes de la ville : en dépouillant la foi de ce qui l’encombre, pour la vivre dans « l’aujourd’hui » de l’Église et du monde.
Elle y exerce le métier d’assistance sociale dans deux centres paroissiaux, puis à la mairie et au canton d’Ivry. C’est dans son travail, dans son quartier qu’elle vit sa vie de chrétienne : « Il s’agit moins de travailler pour le Christ que de vivre le Christ ». L’Évangile est au cœur de sa vie : « La lumière de l’Évangile n’est pas une illumination qui nous demeure extérieure. Elle est un feu qui exige de pénétrer en nous pour y opérer une transformation ».
Après la guerre, en 1945, elle démissionne de son travail d’assistante sociale à la mairie. En effet, elle veut se consacrer à sa communauté qui se développe et à la maison du 11 rue Raspail devenue lieu de fraternité pour beaucoup de gens. Elle se démène pour tous et combat pour la justice. Elle rayonne dans l’Église, est sollicitée pour donner des conférences. Elle est en contact avec la Mission de France et les prêtres-ouvriers, témoigne de son expérience de chrétienne en milieu athée.
Ses écrits missionnaires et spirituels sont nombreux : Nous autres gens des rues, missionnaires sans bateaux, l’amour de l’Église, milieu athée, circonstance favorable à notre propre conversion, … De santé fragile, le 13 octobre 1964, ses amies la retrouvent morte sur sa table de travail.
Le 27 janvier 2018, elle a été reconnue vénérable, « reconnaissant les vertus héroïques de cette laïque française, missionnaire au cœur des villes ». Cela marque une étape vers sa béatification.
Paroisse Saint-Dominique
20 rue de la Tombe-Issoire
75014 Paris
Téléphone : 01 45 65 20 25
Mail : st.dominique.paroisse@orange.fr
Rampe d'accès à l'église :
Villa Saint Jacques - petite porte de gauche