Le Patrimoine de Saint Dominique

C’est le projet de l’architecte GAUDIBERT qui a été retenu pour la construction de l’église Saint Dominique, commencée en 1913 et achevée en 1921 а cause de la guerre 1914-1918.


Bien qu’inspiré du romano-byzantin, le style reste très personnel. Associant modernisme et tradition, l'église Saint Dominique offre un exemple des recherches architecturales menées en France entre 1910 et 1920. La structure de l’église est en béton armé, matériau а la fois résistant et économique, le remplissage de l’ossature est en briques et pierres agglomérées.

L’intérieur est recouvert d’enduit, sans décor de fausses pierres, simplement rehaussé d’un bandeau fleuri sculpté et de mosaïques dues а BOIGNARD. Les peintures murales sont postérieures а la date d’inauguration, 7 octobre 1921. La teinte jaune recouvrant l’ensemble a été posée lors d’une restauration relativement récente.


L'église Saint Dominique

La nef principale comprend, après le vestibule d’entrée, un espace carré surmonté d’une coupole de 26,50 mètres de hauteur et de 12 mètres de diamètre, éclairée par deux rangées de fenêtres.



De part et d’autre de la coupole s’allongent deux vastes tribunes soutenues par un arc surbaissé. La tribune au-dessus de l’entrée contient l’orgue.
 Un petit déambulatoire entoure le choeur surélevé. Sous la majeure partie l’église s’étend une crypte spacieuse, éclairée par des cours anglaises. Cette crypte a été entièrement restaurée sous la direction de l’architecte MONTAUFFIER ; elle porte le nom d’Espace Madeleine DELBRÊL.

La nef

Dans la partie gauche de l’église, la chapelle de la Vierge s’étend en longueur. Le Cardinal AMETTE avait voulu que cette chapelle soit particulièrement importante pour manifester la place de Marie dans la vie de l’Église.


Au dessus de l’autel, la statue de Marie а l’Enfant, en pierre dorée, non signée, est en place depuis 1921, ainsi que les mosaïques qui l’entourent. Voici la traduction du texte latin : « Venez cueillir les roses de ces mystères et tresser des couronnes а la Mère du bel amour ».

À partir de 1941, cette chapelle fut ornée de vitraux du Maître verrier BARILLET, représentant des scènes de la vie de la Vierge, de gauche а droite : l’Annonciation, la Nativité, les noces de Cana, la Crucifixion et le Couronnement de la Vierge. Au fond, face а l’autel, on remarquera le vitrail du Magnificat.
 Le bas-relief figurant l’Annonciation est de Claude BOUSCAU, (né en 1909, Premier grand prix de Rome de sculpture en 1935), artiste qui vivait dans le quartier.


Les stations du Chemin de Croix, en mosaïque sont des frères MAUMEJEAN qui ont travaillé pour beaucoup d’églises parisiennes du XXe siècle.


La chapelle de la vierge

Le seul vitrail en place en 1921 est celui qui se trouve derrière l’autel : couronne d’épines sur verre bleu. On pense qu’il est l’oeuvre des frères MAUMEJEAN.


Les vitraux du bas-côté droit et de la façade sont des maîtres verriers BARILLET et LE CHEVALLIER (1940), figurant de gauche а droite : saint Jean l’Evangéliste, saint Thomas d’Aquin, Jean-Marie Vianney (Curé d’Ars), saint Vincent FERRIER (grand théologien et remarquable prédicateur dominicain ayant vécu au XIVème siècle et saint Jean Baptiste).


Les vitraux

La chaire avec son abat-voix est en béton. Elle est décorée de mosaïques des frères MAUMEJEAN illustrant la scène de la vision de saint Dominique relatée par Jacques de VORAGINE, dans la Légende dorée : « st Pierre portait un baton et st Paul un livre, et ils lui dirent : « Va et prêche car Dieu t’a choisi pour t’acquitter de ce ministère. »


La chaire

L’oeuvre la plus intéressante est le bas-relief de l’Annonciation de Claude BOUSCAU, placé dans la chapelle de la Vierge dont nous avons parlé plus haut.

Non loin de lа, nous remarquons la statue de Jeanne d’Arc de Roger de VILLIERS, né en 1887, maître de l’Atelier de Sculpture des ateliers de l’Art Sacré.

En haut de la nef а gauche, face а la chaire nous trouvons, en bonne place, la statue de saint Dominique, avec son livre et son Rosaire, signée C. DEBERT.

Pratiquement encastrée dans la pile d’angle en entrant, а droite, la « Vierge а l’Enfant » d’Emile LAROSE nous accueille. Remarquée par le Cardinal VERDIER а une exposition d’Art religieux en 1938, elle a fait l’objet d’une commande des Chantiers du Cardinal pour l’Eglise saint Dominique. Emile LAROSE, sculpteur né en 1909, était élève de REAL del SARTE et habitait notre quartier.

En remontant la nef, а droite nous trouvons la statue de la Bienheureuse Anne-Marie JAVOUHEY (1779-1851) fondatrice des Soeurs de saint Joseph de Cluny. Cette statue a été sculptée par le Frère Marie BERNARD, trappiste, en 1951 au moment de la béatification de la religieuse.

Le grand crucifix en bronze, а gauche au milieu de la nef n’est pas signé.


Les sculptures

« Une chapelle d’hiver » a été aménagée en 1990 dans l’ancienne sacristie. Nous remarquons la statue de NOTRE-DAME de Bonheur, c’est la reproduction, grandeur nature de la « Vierge а l’Enfant » (école de PUGET) vénérée dans l’église d’OLLIOULES dans le Var.


Le mobilier, l’autel, le pupitre, le Christ Ressuscité sont de Madeleine DIENER, les émaux de MENCI, la décoration de Geneviève et Henri TAILLEFERT.


La chapelle Notre Dame du Bonheur

Sortez par la grande porte d’entrée et regardez le tympan sud. Nous y trouvons le plus ancien élément décoratif de l’église : une semi-mosaïque d’après un carton de Marie- Cécile SCHMITT (ancienne présidente de la section féminine des catholiques des Beaux- Arts) : on y voit saint Dominique recevant l’église des mains du cardinal AMETTE. Bien que mort en 1920, c’est ce dernier que l’on voit inaugurer l’église Saint-Dominique en 1921 car il s’était beaucoup intéressé а sa construction. Les armes qui figurent en bas de la mosaïque sont les siennes.

Le prêtre agenouillé, а droite, est Pierre RIVIÈRE, Administrateur de la chapelle saint Dominique. Il devint curé de Saint Dominique, puis curé de Saint Thomas d’Aquin avant d’être évêque de Monaco. Il était le petit-fils de la Princesse d’ARAMBERT qui avait donné des fonds pour la construction de notre église. Fils d’architecte, il avait été pour GAUDIBERT « le plus précieux des collaborateurs. »

L’église qui est offerte а Saint Dominique est représentée avec un campanile dont on avait prévu la construction, mais qui n’a jamais été édifié.

En se mettant а l’angle des deux rues on peut voir le socle de ce campanile projeté. Au pied du socle protégées par des tables ondulées, deux cloches Marie et Dominique, bénites, respectivement en 1950 et 1951 attendent toujours la réalisation du clocher. Mais cela ne les empêche pas de sonner.


L'extérieur Tympan Sud

En 1946, le tympan extérieur de la rue de la Tombe Issoire, demeuré vide, a reçu un haut-relief exécuté par André BOURROUX, né en 1901. Il s’agit évidemment de saint Dominique mais qui a pris les traits de Louis JOUVET, l’artiste ayant servi de modèle au sculpteur.

Deux symboles encadrent le buste de saint Dominique, а gauche, un chien tenant dans sa gueule une torche de feu, а droite une étoile. C’est encore dans la Légende dorée de Jacques de VORAGINE que nous trouvons l’explication de ces symboles. On peut y lire que lorsque la mère de Dominique « était enceinte de lui, elle rêva qu’elle portait dans son sein un petit chien qui tenait dans sa gueule une torche enflammée et qu’il mettait le feu au monde entier. Et quand l’enfant fut né et qu’il fut porté aux fonts baptismaux, on remarqua qu’il avait sur le front une étoile d’une merveilleuse clarté. »

L’église Saint Dominique n’a donc pas de clocher, ni de flèche, mais son dôme est surmonté d’une Croix paratonnerre qui a été faite en 1921 par la maison DELOUF.

Les artistes qui ont travaillé pour l’église Saint Dominique étaient souvent animés d’un grand sentiment religieux. Ils ont essayé de faire passer leur foi а travers leurs oeuvres. Nous n’avons pas tous la même sensibilité et les mêmes goûts, mais rappelons-nous que, selon les termes de René HUYGHE, l’artiste « requiert l’attention des autres pour les enrichir de sa propre vie intérieure ».


L'extérieur Tympan Est

Les peintures (huile sur toile) décorant la chapelle de gauche ont été exécutées par Jeanne SIMON de 1929 а 1935. Les quatre panneaux évoquent la vie de sainte Catherine de Sienne, qui vivait au XIVème siècle et était rattachée а un tiers ordre dominicain.

Il s’agit en effet de la famille de Jeanne SIMON qui, а la manière de certains maîtres anciens, a situé son travail dans son époque. Ainsi elle a peint, parmi les pèlerins accompagnant Catherine de Sienne, ses enfants et petits enfants. Certains vivent encore actuellement. Jeanne SIMON y figure en bonne place.

La décoration de la Chapelle du Sacré-Coeur, а droite, est l’oeuvre de Pauline CASPERS (qui a également peint les tableaux du choeur de la chapelle des Augustines, rue de la Santé).

En 1943, Paul CHARAVEL, élève de BONNAT ajoutera, derrière les fonts baptismaux (également rehaussés de mosaïques), la grande scène du Baptême de saint Dominique (qui eut lieu а CALARUEGA, en Espagne en 1170).


Les peintures :

Sainte Catherine de Sienne

Artiste issu des ateliers d’art sacré, élève de Maurice Denis et Georges DESVALLIERES, Maurice ROCHER n’a que 28 ans lorsque la Direction des Arts Plastiques lui commande, en 1946, une peinture а fresque pour décorer la voute en cul-de-four de l’abside de l’église saint Dominique.

Le sujet proposé par le peintre est « Le Verbe et la Parole ». Pour ce travail, il se fera aider par Paul VIGROUX.

Au centre, le peintre a voulu magnifier le Christ, le Verbe, deuxième personne de la Sainte Trinité, Ressuscité, sortant du Tombeau, vainqueur de la mort. Il est la Voie, la Vérité, la Vie.

À l’extrémité gauche de la composition, nous reconnaissons saint Jean Baptiste qui est la « voix « qui crie dans le désert (la prédication de Jean Baptiste préparait la venue de Jésus). Puis c’est l’Ange annonçant la résurrection aux Saintes Femmes. Dans la partie droite, le peintre a voulu représenter l’Eglise et ses saints dont l’enseignement est inspiré par le saint Esprit : nous voyons saint Dominique, fondateur de l’ordre des Frères Prêcheurs, puis saint Pierre, saint Paul et saint Augustin. Au 2ème registre Moïse et Elie représentent la loi et les prophètes.

En haut, Dieu le Père est traité dans la tradition byzantine ; il bénit de la main droite et tient dans la main gauche le monde (une boule de glaise). Remise dans son contexte (1946, après la guerre) la fresque de Maurice ROCHER reste malgré son austérité, un témoignage important tant sur le plan spirituel que sur le plan artistique. Le jugement des critiques d’art de l’époque fut très élogieux « Maurice ROCHER a composé une oeuvre considérable par ses dimensions et ses qualités esthétiques. Tout cela est puissamment hiératique.

Le peintre Maurice ROCHER est mort en 1995 et la fresque a été restaurée en 1996 par Henri et Geneviève TAILLEFERT.

La grande fresque

Le grand orgue de l’église saint Dominique de Paris, construit en 1904 par les établissements Merklin pour le salon du Comte Christian de Bertier de Sauvigny, fut installé en 1944 dans l’église saint Dominique de Paris dans le 14e arrondissement.
L’orgue possède actuellement 36 jeux (dont 32 jeux rées) répartis sur 3 claviers de 56 notes et un pédalier de 32 notes. La transmission est électrique, il possède deux boîtes expressives.

Le buffet, en noyer, de style Louis XIV, n’est pas sans rappeler celui de l’orgue de l’église saint Sulpice а Paris. En effet, des colonnes cannelées а chapiteaux corinthiens encadrent chaque plate face. Ces dernières sont ornées de guirlandes en bois sculpté. Au centre, 3 plates faces s’incurvent en hémicycle laissant place а la console retournée. Le soubassement est composé de panneaux fortement moulurés. Le haut du buffet est composé d’une balustrade а balustres entier reposant sur une corniche а modillons épousant le plan en hémicycle du buffet.


Les organistes titulaires de cet instrument furent successivement : Louise Tallon (élève de Marcel Dupré), A. Royer (Prix de composition du Conservatoire de Paris). L’actuel titulaire est Julien Lucquiaud, nommé en décembre 2016.


Le grand orgue de l'Eglise

Artiste issu des ateliers d’art sacré, élève de Maurice Denis et Georges DESVALLIERES, Maurice ROCHER n’a que 28 ans lorsque la Direction des Arts Plastiques lui commande, en 1946, une peinture а fresque pour décorer la voute en cul-de-four de l’abside de l’église saint Dominique.

Le sujet proposé par le peintre est « Le Verbe et la Parole ». Pour ce travail, il se fera aider par Paul VIGROUX.

Au centre le peintre a voulu magnifier le Christ, le Verbe, deuxième personne de la Sainte Trinité, Ressuscité, sortant du Tombeau, vainqueur de la mort. Il est la Voie, la Vérité, la Vie.

À l’extrémité gauche de la composition, nous reconnaissons saint Jean Baptiste qui est la « voix » qui crie dans le désert (la prédication de Jean Baptiste préparait la venue de Jésus). Puis c’est l’Ange annonçant la résurrection aux Saintes Femmes. Dans la partie droite le peintre a voulu représenter l’Église et ses saints dont l’enseignement est inspiré par le saint Esprit : nous voyons saint Dominique, fondateur de l’ordre des Frères Prêcheurs, puis saint Pierre, saint Paul et saint Augustin. Au 2ème registre Moïse et Elie représentent la loi et les prophètes.

En haut, Dieu le Père est traité dans la tradition byzantine ; il bénit de la main droite et tient dans la main gauche le monde (une boule de glaise). Remise dans son contexte (1946, après la guerre) la fresque de Maurice ROCHER reste malgré son austérité, un témoignage important tant sur le plan spirituel que sur le plan artistique. Le jugement des critiques d’art de l’époque fut très élogieux : « Maurice ROCHER a composé une oeuvre considérable par ses dimensions et ses qualités esthétiques. Tout cela est puissamment hiératique.»

Le peintre Maurice ROCHER est mort en 1995 et la fresque a été restaurée en 1996 par Henri et Geneviève TAILLEFERT.

La cité du souvenir et la chapelle Saint-Yves